dimanche 8 mars 2009







Installation : « Butterfly » 2003-2006
Cette installation est composée de deux vidéos-projections (4x3m) et une vidéo sur moniteur.

Dans cette installation : des séquences de film tirés de « Rome ville ouverte », « SANS SOLEIL », et « A l’ouest rien de nouveau » se côtoient. J’ai dessiné les photogrammes, ce travail de dessin ce justifie par une appropriation plastique de l’image. Mon travail est une interprétation. Je ne trahi en aucun cas les films que j’utilise. Le dessin permet de rendre les scènes autonomes. Je fais disparaître certains éléments significatifs d’une époque. J’atténue l’historique du film choisi, et l’action prend un aspect universel. Ce sont des moments d’(H)istoires que les gens ont en mémoire. Mélange de réalité et de fiction que le cinéma nous restitue. Lorsque je manipule les photogrammes, je montre l’instant qui précède la mort indéfiniment grâce à la répétition.

Cette installation est composée de trois animations vidéo « Butterfly’ », « Butterfly » et le dessin d’un papillon fait écho au titre. L’ensemble s’intitule Butterfly. Même s’il est très peu présent le papillon incarne la fragilité et l’éphémère, qui pour moi représente la mort. Un autre lien invisible se trouve derrière ce titre : L’opéra de Puccini : « Madame Butterfly ». L’idée de rapprocher cet animal fragile qu’est la girafe (deuxième animation) au destin fragile de cette femme Cio Cio San, faisant face à la trahison, et ayant un destin tout aussi tragique est pour moi une évidence.
Ces films sont une matière de base et une trame de référence. Je transforme l’image cinématographique en un dessin que j’anime. Que ce soit dans « A l’ouest rien de nouveau », « Sans soleil » ou dans « Rome ville ouverte », on voit apparaître la notion de sacrifice et d’exécution. Je dévoile un cycle de vie et de mort par la répétition.

L’animation « Butterfly’ » nous donne a voir une femme courant vers nous (vers la caméra).Elle tombe et s’effondre sur le sol. La répétition crée du rythme. La mise en exergue de l’action devient l’élément majeur du travail vidéo. J’ai respecté la vitesse de déroulement du film, 25 images par seconde. C’est la courte durée de la séquence utilisée et retravaillée qui engendre ce rythme soutenu et qui nous maintient en alerte. Je n’ai pas dessiné une femme qui trébuche mais une femme qui est abattue dans la rue. La scène peu se passer n’importe où, elle est universelle.

« Rome ville ouverte » de Roberto Rossellini, 1945.
« Rome, hiver 1944. Un ingénieur, Giogio Manfredi, traqué par les allemands, tente de leurs échapper.Ils se réfugie chez un ami dont la fiancée, Anna, le met en contacte avec le curé de la paroisse Don Pietro. Mais la maîtresse de Manfredi va tous les dénoncer aux allemands. »

Pour Butterfly (la deuxième animation) j’ai repris le film de Chris Marker : « Sans soleil » où se mélange la culture japonaise et africaine et qui ont comme trame les rites funéraires et le comportement des gens devant ces épreuves. Chris Marker utilise dans ce film les images d’un documentaire réalisé par Danièle Tessier : « Mort d’une girafe ».C’est une chasse spectaculaire et tragique. L’animal mesure prés de cinq mètre de haut et semble se désarticuler. Une girafe qui court, a quelque chose d’extraordinaire. Elle ne voit pas le sol. Elle se balance d’avant en arrière tout en évitant les obstacles. Pour cette réalisation j’ai utilisé l’instant où l’animal se sent traqué, perdu. Par la mise en abîme de cette scène de chasse je crée une danse, c’est le corps désorienté, désarticulé, et raidi de la girafe qui en est le révélateur. J’ai voulu réellement en faire une danse. Cette danse s’apparente à un sacrifice perpétuel. Les gestes de ce corps sont vifs et éphémères. Le fusain apporte la vibration. Dans la danse, le corps, le temps et la disparition s’entrelace.

« SANS SOLEIL » Chris Marker.
« Des lettres d’un cameraman free-lance, Sandor Krasna, sont lues par une femme inconnue. Parcourant le monde, il demeure attiré par « deux pôles extrêmes de la survie », le Japon et l’Afrique, plus particulièrement la Guinée Bissau et les îles du
Cap Vert. Le cameraman s’interroge sur la représentation du monde dont il est en permanence l’artisan, et le rôle de la mémoire qu’il contribue à forger. »
Les rites funéraires y sont très présents.

La troisième animation n’a pas de titre écrit, le titre est symbolisé par le papillon.
La scène ce situe après quatre ans de guerre, le héros est dans une tranchée et aperçoit un papillon, il se met à découvert pour l’attraper. Une balle ennemie le tue. C’est la dernière séquence du film. La mort est montré a travers la main tendu au début pour attraper le papillon et ensuite par le tressaillement de la main (le corps reçoit la balle) et enfin la main tombe au sol.

« A l’ouest rien de nouveau » Lewis Milestone, 1930.
« Allemagne 1914. La guerre vient d’être déclarée. Les civils acclament les troupes qui partent joyeusement pour le front. Dans un collège, un professeur nationaliste harangue ses élèves pour les exhorter à s‘engager. Paul Baumer et six de ses amis répondent à l’appel avec l’enthousiasme de la jeunesse. La désillusion sera rude. C’est d’abord l’encasernement, les brimades, l’entraînement impitoyable sous la direction du féroce Himmelstoss. Humiliés, les jeunes gens ne rêvent plus que de partir pour le front. Mais le premier contact avec le feu est atroce. Ils découvrent l’enfer des tranchées, les bombardements intensifs, la peur, la fatigue, la faim… »











1 commentaire:

  1. Pardon my french, je parlez anglais et mon francais n'est bon pas. Although I know very little about art, I think yours is very good. photo de la girafe est très intéressant et très serein.

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